La leptospirose, maladie bactérienne transmissible de l’animal à l’homme, continue de frapper les Antilles. En 2024, 104 cas ont été recensés en Guadeloupe (dont Saint-Martin et Saint-Barthélemy) et 39 en Martinique, selon le dernier bulletin de Santé publique France publié le 18 juillet 2025. Cette pathologie, endémique en milieu tropical, connaît une recrudescence marquée entre juillet et décembre, période correspondant à la saison des pluies.
Des profils à risque bien identifiés
Les hommes restent les plus touchés, représentant environ trois quarts des cas dans les deux îles. En Guadeloupe, les tranches d’âge les plus exposées sont les 60-79 ans, avec des taux d’incidence atteignant jusqu’à 62 cas pour 100 000 habitants. En Martinique, l’âge moyen des personnes infectées est de 50 ans, avec une forte représentation des professionnels à risque (agriculteurs, agents d’entretien d’espaces verts, militaires).
La majorité des patients déclare avoir été exposée à des activités à risque, qu’elles soient professionnelles ou de loisirs : jardinage, baignade en rivière, pêche, randonnée ou élevage. Les communes rurales sont les plus concernées, et la présence de rongeurs est fréquemment signalée aux abords des habitations.
Des formes graves et une mortalité non négligeable
En Guadeloupe, 70 % des patients infectés ont été hospitalisés en 2024, dont 41 % en réanimation. En Martinique, le taux d’hospitalisation s’élève à 59 %. Dans chacun des deux territoires, trois décès ont été enregistrés, révélant une létalité préoccupante, notamment chez les personnes âgées ou atteintes de formes graves.
Un tournant dans la surveillance épidémiologique
Depuis le 24 août 2023, la leptospirose est officiellement classée comme maladie à déclaration obligatoire (MDO). Cette mesure vise à améliorer la détection, le suivi des cas, mais aussi la prévention ciblée auprès des populations exposées. Elle permet également d’alerter rapidement en cas de flambées post-catastrophes naturelles ou d’événements sportifs à risque.
Prévention et vigilance en période humide
Santé publique France rappelle l’importance du port d’équipements de protection lors des activités extérieures (gants, bottes, vêtements longs) et encourage la lutte contre les réservoirs de la maladie, notamment via des campagnes de dératisation et de gestion des eaux stagnantes. La vigilance est de mise, en particulier en période de pluies intenses, pour éviter que la leptospirose ne fasse davantage de victimes aux Antilles.