C’est une ouverture mondiale qui se transforme en véritable tempête médiatique. Le géant chinois de la fast fashion, Shein, a inauguré ce mercredi sa première boutique physique pérenne au BHV Marais, à Paris. Si des centaines de clients se sont pressés devant les portes du grand magasin dès les premières heures, l’ambiance sur place était loin d’être festive.
Devant le BHV, des manifestants scandaient “Boycott Shein” et “Honte à ceux et celles qui font la queue aujourd’hui”, dénonçant les pratiques controversées du groupe, déjà visé par une enquête judiciaire pour la vente de poupées sexuelles d’apparence enfantine. Plusieurs marques partenaires du BHV, dont Aime, ont d’ailleurs annoncé leur départ du magasin parisien pour protester contre cette installation jugée “inacceptable”.
Le directeur du BHV, Frédéric Merlin, est venu à la rencontre des clients pour tenter de calmer les esprits, mais s’est fait huer par les manifestants. “Cela fait un mois qu’on se bat parce que tous ceux qui hurlent, ce sont ceux qui n’en ont rien à faire des gens comme vous”, a-t-il lancé à une cliente, fidèle du magasin.
Alors que la polémique enfle, le gouvernement a décidé de réagir.
Sur instruction du Premier ministre, une procédure de suspension de Shein est engagée. Elle restera en vigueur “le temps nécessaire pour que la plateforme démontre aux pouvoirs publics que l’ensemble de ses contenus soient enfin en conformité avec nos lois et règlements”. Un premier point d’étape devra être présenté dans les 48 prochaines heures par les ministres concernés.
Une mesure forte qui vient s’ajouter à une ouverture controversée, illustrant la fracture entre succès populaire et enjeux éthiques. L’installation de Shein au cœur de Paris pourrait bien devenir un symbole de la confrontation entre la course au profit et les valeurs défendues par la société française.








