La tragédie s’est déroulée dans la nuit de jeudi à vendredi (6 juin 2025), dans un immeuble du quartier Croix-Rouge à Reims. Peu après minuit, un incendie s’est déclaré au quatrième étage, provoquant la mort de quatre personnes, dont deux frères d’origine guyanaise âgés de 13 et probablement 15 ans. Le parquet de Reims a donné les détails de ce drame lors d’une conférence de presse, samedi 7 juin.
Les deux adolescents, originaires de Guyane, étaient seuls dans l’appartement avec leur beau-père, âgé de 34 ans, au moment des faits. Leur mère se trouvait à ce moment en déplacement en Guyane, avec sa fille cadette, pour rendre visite à sa propre mère.
Selon les premières constatations, le feu serait parti d’une trottinette électrique stockée dans le logement. Le procureur François Schneider a précisé que les incendies déclenchés par les batteries de ces engins sont particulièrement redoutables : « Ces batteries ont tendance à s’auto-alimenter en combustion, ce qui explique la violence et la rapidité de propagation des flammes. »
Pris de panique, le plus jeune des deux frères aurait contacté sa mère depuis l’appartement en feu, lui expliquant que la trottinette avait pris feu. Il aurait également alerté une voisine, qui a confirmé avoir appelé les pompiers. Dans un geste désespéré, le garçon de 13 ans aurait sauté par la fenêtre pour échapper aux flammes. Il est mort en chutant. Son frère aîné, présumé mort à l’intérieur du logement, a été retrouvé calciné. Des examens sont en cours pour confirmer son identité.
Le beau-père a été retrouvé gravement brûlé à l’entrée de l’appartement. Selon les enquêteurs, il aurait sauté à son tour par la fenêtre, puis serait remonté dans l’appartement dans une tentative de sauvetage, moment auquel il aurait été sévèrement brûlé au visage.
Deux autres victimes ont également péri dans les étages supérieurs : une femme de 87 ans et son fils de 59 ans, résidents du huitième étage. Pris au piège par les fumées en tentant de fuir l’immeuble, ils seraient remontés vers leur appartement mais n’ont pas survécu à l’asphyxie.
Les secours, alertés à 00h22, ont lutté plusieurs heures contre un feu qualifié d’extrêmement violent, qui n’a été totalement maîtrisé qu’à 3h45. Le parquet a confirmé qu’une enquête est en cours pour déterminer les circonstances exactes, mais la piste accidentelle reste privilégiée.
Ce drame suscite une vive émotion, en particulier au sein de la communauté guyanaise, bouleversée par la perte de deux jeunes vies arrachées dans des circonstances tragiques.