Le Sénat a voté ce samedi soir (11 mars 2023), par 195 voix contre 112, en faveur du projet de loi portant la réforme des retraites, qui allonge de 62 à 64 ans l’âge légal de départ.
La Première ministre, Élisabeth Borne, a salué une « étape importante » franchie ce soir « avec un vote large ». « Je vais continuer à mettre mon énergie avec tout le Gouvernement pour que nous allions au bout du processus démocratique et que ce texte soit voté », a-t-elle ajouté.
« Je suis sûre qu’il existe une majorité au Parlement pour voter ce texte qui est nécessaire à notre pays et que chacun prendra ses responsabilités », a également déclaré Élisabeth Borne.
Prochaine étape: la commission mixte paritaire
Un groupe de sénateurs et de députés doit désormais se réunir mercredi au sein d’une commission mixte paritaire (CMP) pour bâtir un projet de compromis entre les deux chambres qui devront ensuite voter séparément le lendemain sur ce texte.
L’approbation de l’Assemblée, où le gouvernement ne dispose que d’une majorité relative et où la droite est divisée, est plus incertaine.
La Première ministre Elisabeth Borne « va avoir un choix cornélien: c’est la roulette russe » d’un vote à l’Assemblée ou « la grosse Bertha » avec l’article 49.3 de la Constitution qui permet l’adoption d’un texte sans vote mais porte le risque d’une censure du gouvernement, a mis en garde Bruno Retailleau, le chef de file des sénateurs Les Républicains.
Des débats accélérés au Sénat
Afin d’accélérer des débats qui s’éternisaient, le ministre du Travail, soucieux d’obtenir une légitimité démocratique pour la réforme, avait dégainé vendredi l’arme de l’article 44.3 de la Constitution. Une procédure qui permet un vote unique sur l’ensemble du texte sans mettre aux voix les amendements auxquels le gouvernement est défavorable.
Criant au « coup de force » et au « sabordage du Sénat », les élus de gauche ont commencé samedi chacune de leurs interventions par la lecture d’un même texte adressé aux « droites coalisées ».