« Pani doktè ba la psikatri… Kanno a ka pwan dlo ». C’est par cette expression forte que les syndicats ouvrent leur communiqué, dénonçant une crise profonde de la psychiatrie en Martinique. Selon la CDMT, la CGTM et l’UGTM, le Centre Hospitalier Maurice Despinoy (CHMD) fait face à un manque quasi-total de psychiatres, entraînant une dégradation majeure des prises en charge.
Des soins suspendus, des patients en détresse
La situation touche directement les Centres Médico-Psychologiques (CMP), mais aussi les urgences psychiatriques, les services de soins hospitaliers et le secteur médico-social. Résultat : des délais d’attente jugés inacceptables, une absence de soins pour des personnes vulnérables, et des tensions croissantes dans les établissements.
Les syndicats alertent : la continuité des soins ne peut plus être assurée, mettant en danger à la fois les patients et les équipes soignantes. Ils évoquent une hausse des incivilités et de la violence, nécessitant de plus en plus fréquemment l’intervention des forces de l’ordre.
« Plus aucune vie ne doit être perdue ni retirée », préviennent-ils avec gravité.
L’ARS pointée du doigt
Face à cette crise, les syndicats affirment avoir multiplié les demandes de rencontre avec le directeur général de l’Agence Régionale de Santé (ARS), sans obtenir de réponse. Une situation qui, selon eux, démontre un désintérêt flagrant pour la santé mentale de la population.
Ils appellent donc à une opération molokoi (opération escargot) ce jeudi 24 juillet dès 6h30, au rond-point de Mangot-Vulcin, devant la Cité Hospitalière, en direction de l’ARS.
Un appel à la population et aux élus
Les syndicats insistent : la santé mentale est l’affaire de tous, et les élus doivent également se sentir concernés par cette crise. Ils appellent les agents hospitaliers, mais aussi la population martiniquaise dans son ensemble, à rejoindre massivement cette mobilisation.