Le verdict était attendu depuis plusieurs jours. Ce lundi 17 novembre, le tribunal correctionnel de Fort-de-France a tranché dans l’affaire dite du déboulonnage des statues, un dossier sensible qui avait ravivé de nombreux débats en Martinique. Onze personnes étaient poursuivies pour « destruction de biens appartenant à une personne publique » après les événements survenus en 2020.
Leur procès, ouvert le 5 novembre dernier dans une atmosphère particulièrement crispée, s’était étendu sur trois jours. Pour mémoire, en mai 2020, lors des commémorations de l’abolition de l’esclavage, deux statues de Victor Schoelcher avaient été renversées. Deux autres, celles de Joséphine de Beauharnais et de Pierre Belin d’Esnambuc, avaient subi le même sort au mois de juillet. Trois se trouvaient à Fort-de-France et une à Schoelcher.
Après avoir mis sa décision en délibéré, le tribunal a rendu un jugement largement favorable aux prévenus. Denzel Guillaume, Alison Rolle, Alexane Ozier Lafontaine, Jean-Baptiste Marcel, Jessye Peraste et Bruno Pelage ont été relaxés pour la destruction de la statue de Schoelcher, la présidente estimant que l’infraction n’était pas suffisamment caractérisée. Deux autres prévenus, Axel Dédé et Siméline Jean-Baptiste, ont été reconnus coupables mais dispensés de peine.
S’agissant des statues de Pierre Belin d’Esnambuc et de Joséphine de Beauharnais, le tribunal a retenu une dimension clairement « politique et militante » dans les actions menées, entraînant là aussi la relaxe des prévenus concernés.
Enfin, les poursuites visant quatre personnes pour refus de se soumettre à un prélèvement biologique se sont soldées par de nouvelles relaxes.
Ce verdict marque une étape importante dans un dossier emblématique, sur fond de revendications mémorielles et de tensions autour de l’héritage colonial en Martinique.







