L’Association Régionale des Missions Locales (ARML) Antilles-Guyane met en garde contre les conséquences du Projet de Loi de Finances (PLF) 2026. Le texte prévoit une diminution de 13 % des crédits de l’État dédiés au réseau national, une coupe budgétaire jugée particulièrement préoccupante dans des territoires où le chômage des jeunes est jusqu’à quatre fois supérieur à celui de l’Hexagone.
Chaque année, les Missions Locales de Martinique, Guadeloupe, Saint-Martin et Guyane accompagnent plus de 30 000 jeunes. Beaucoup cumulent des difficultés d’accès aux droits, des problématiques de mobilité, de logement ou de santé. Les structures jouent un rôle essentiel auprès de cette jeunesse, en assurant l’accueil, l’écoute et l’accompagnement dans près de 100 points répartis sur le territoire.
Selon l’Union Nationale des Missions Locales, la baisse annoncée pourrait entraîner la suppression de plus de 1 000 emplois équivalents temps plein en France, dont 50 dans les Antilles-Guyane. Une réduction d’effectifs qui impactera mécaniquement la qualité de l’accompagnement, au moment même où la demande explose. En 2025, l’obligation de formation, la réforme des lycées professionnels ou encore l’intensification des orientations via France Travail ont entraîné un afflux massif de jeunes.
Cette coupe budgétaire intervient après une première réduction de 6,8 % en 2025. En deux ans, les financements auraient ainsi chuté de près de 20 %. Plusieurs Missions Locales se retrouvent déjà en difficulté, alors même qu’elles doivent adapter en continu leurs actions aux évolutions des besoins.
Pour l’ARML Antilles-Guyane, l’accompagnement des jeunes est un investissement stratégique pour l’avenir économique et social des territoires. Chaque insertion, qu’elle mène à un emploi salarié ou à une création d’entreprise, participe à la vitalité locale.
En réponse à cette situation, une mobilisation est annoncée le 18 novembre. Une conférence de presse se tiendra le 28 novembre au Lamentin, tandis que les salariés des Missions Locales de Martinique, Guadeloupe, Saint-Martin et Guyane se rassembleront devant leurs antennes à 10h30 pour défendre leur action. Sous le mot d’ordre « Doubout’ pou la jénès », ils entendent rappeler que les jeunes ultramarins ne doivent pas être les oubliés des politiques publiques.
À travers cet appel, les Missions Locales demandent un réexamen urgent des crédits prévus dans le PLF 2026. Elles invitent les pouvoirs publics, les élus et les partenaires à se mobiliser pour garantir une égalité réelle d’accompagnement entre tous les jeunes.







