En Martinique, le climat tendu qui régnait depuis plusieurs semaines dans les services d’urgences laisse place à un souffle d’apaisement. Le 31 octobre 2025, un protocole d’accord a été conclu entre le CHU de Martinique, les syndicats SUdF et AMUF, ainsi que les représentants des hôpitaux Pierre Zobda-Quitman 2 et Louis Domergue. Cet accord vient clore un préavis de grève déposé par les médecins urgentistes et prévient un conflit social majeur.
Fruit d’un dialogue exigeant mais constructif, le texte vise à consolider et accélérer un plan d’action déjà amorcé pour améliorer la prise en charge des patients et les conditions de travail des soignants. Le CHUM reste le seul établissement habilité à accueillir les urgences sur le territoire, un défi amplifié par le vieillissement rapide de la population un Martiniquais sur trois a désormais plus de 60 ans selon l’INSEE, la pénurie de médecins libéraux et les contraintes d’insularité.
Depuis plusieurs années, l’établissement a engagé de nombreuses réformes : création d’un Service d’Accès aux Soins, ouverture de Maisons Médicales de Garde à proximité des hôpitaux, modernisation des équipements et mise en place d’une gestion numérique des lits. Les récents audits de la Société Française de Médecine d’Urgence ont d’ailleurs permis de définir un plan d’action partagé entre les équipes et la direction.
Le protocole du 31 octobre prévoit l’ouverture progressive de lits supplémentaires, la création d’unités de médecine post-urgences et d’un salon de sortie élargi pour fluidifier les parcours de soins. L’accès au bloc opératoire pour les patients des urgences sera facilité, tandis qu’un plan de recrutement viendra renforcer les équipes médicales et paramédicales, avec le soutien financier de l’Agence Régionale de Santé. Un comité de pilotage se réunira chaque trimestre jusqu’à la fin de 2026 pour assurer un suivi transparent de ces engagements.
Pour Jérôme Le Brière, directeur général du CHU de Martinique, cet accord marque une étape clé : « Il consolide un travail engagé depuis plusieurs années et traduit la volonté de tous de construire ensemble des solutions durables. »
Cette entente illustre un tournant dans la gestion des urgences en Martinique : la démonstration qu’un dialogue social responsable peut être un levier de transformation au service des patients et des soignants.






