La Cour des comptes jette un pavé dans la mare. Dans un rapport rendu public ce mardi 20 mai 2025, elle dresse un constat accablant de la gestion des écoles primaires françaises. En première ligne des critiques : l’organisation de la semaine scolaire. La semaine de quatre jours, largement répandue, est jugée « contraire aux intérêts de l’enfant », en raison notamment de la désynchronisation des apprentissages provoquée par les week-ends prolongés.
L’institution regrette l’abandon précipité de la semaine de quatre jours et demi, qualifiée de « très hétérogène dans sa mise en œuvre », mais jamais évaluée de façon sérieuse ni consolidée dans le temps. Un choix isolé à l’échelle internationale : « Le modèle dominant dans l’OCDE reste celui d’une semaine scolaire de cinq jours pleins », rappelle la Cour, notant que la semaine de quatre jours ne subsiste qu’en France… et uniquement dans le primaire.
Le rapport pointe également du doigt la gouvernance floue des écoles, appelant à revoir en profondeur le rôle et le statut des directeurs, souvent en difficulté pour coordonner les équipes pédagogiques. Ce manque de clarté aurait un impact direct sur la qualité de l’enseignement.
Le niveau des élèves est jugé « inacceptable » : un tiers rencontre des difficultés en français, un sur quatre en mathématiques dès l’entrée en sixième. Plus alarmant encore, les inégalités sociales persistent. Malgré des mesures comme le dédoublement des classes en CP, les écarts de réussite entre enfants de cadres et enfants d’ouvriers atteignent toujours environ 30 %.
Ce constat d’échec est d’autant plus frappant que les moyens alloués à l’école sont en hausse constante : 52 milliards d’euros ont été investis en 2022, soit 2 % du PIB. Dans le même temps, le nombre d’élèves diminue, ce qui a permis une réduction des effectifs par classe. Un paradoxe qui interroge l’efficacité de la dépense publique.
Face à ces constats, la Cour des comptes appelle à une réforme en profondeur du pilotage des écoles primaires, estimant que seule une gouvernance plus claire et des choix pédagogiques mieux structurés permettront de répondre à l’urgence éducative.