- Le mouvement débutera lundi 3 novembre 2025 à 9h et sera d’une durée illimitée. Il concerne les services d’urgences du CHU de Martinique. Les médecins dénoncent des conditions de travail jugées indignes et la détérioration de la qualité des soins, avec pour objectif la réouverture de lits, le renforcement du personnel et la modernisation des urgences.
Les urgences du CHU de Martinique s’apprêtent à connaître un nouveau mouvement social. Dans un courrier daté du 23 octobre 2025, les syndicats Samu Urgences de France (SUdF), présidé par Marc Noizet, et l’Association des Médecins Urgentistes de France (AMUF), présidée par Patrick Pelloux, ont déposé un préavis de grève illimitée à compter du lundi 3 novembre 2025 à 9 heures (UTC-4).
Des conditions de travail jugées “indignes et dangereuses”
Les médecins urgentistes dénoncent une dégradation persistante de la qualité des soins et un épuisement croissant du personnel médical et paramédical.
Dans leur préavis, ils pointent du doigt :
un engorgement chronique des services d’urgence,
des patients hospitalisés dans les couloirs,
un manque de lits d’aval empêchant une bonne prise en charge,
une perte de chance pour les patients, notamment âgés ou en chirurgie,
ainsi qu’un sentiment de maltraitance institutionnelle ressenti par les soignants.
Des revendications claires et chiffrées
Les urgentistes réclament la mise en œuvre d’un plan d’action structurant et financé, visant à restaurer une offre de soins durable sur l’île.
Parmi leurs principales revendications :
Réouverture de lits à La Trinité et à la PZQ (Fort-de-France).
Création de nouvelles unités de médecine polyvalente et gériatrique post-urgences.
Modernisation des urgences avec une meilleure fluidification des parcours de soins.
Sanctuarisation du bloc d’urgence, dédié exclusivement à la chirurgie urgente.
Recrutement durable de médecins urgentistes, gériatres et personnels paramédicaux.
Les praticiens réclament également une politique de recrutement incitative, un passage à 39 heures hebdomadaires sur la base du volontariat, et une amélioration du transport sanitaire pour faciliter les transferts et retours à domicile.
Un appel au dialogue
Malgré ce préavis de grève illimitée, les médecins se disent ouverts à la discussion. Ils rappellent leur volonté d’entamer rapidement des négociations avec la direction du CHUM et l’ARS pour éviter une paralysie du service.
Les signataires garantissent par ailleurs la continuité des soins urgents et le service minimum durant le mouvement.
Ils appellent enfin les élus, les pouvoirs publics et la population martiniquaise à soutenir leurs revendications, estimant qu’il s’agit d’un combat pour la dignité des patients et la qualité des soins dans les hôpitaux de Martinique.










