Le Centre hospitalier Sud Francilien (CHSF) de Corbeil-Essonnes est victime d’une attaque informatique qui a débuté dans la nuit du samedi 20 au dimanche 21 août vers 1 heure, perturbant sérieusement son activité, en particulier aux urgences et en chirurgie, selon un communiqué de l’établissement, confirmant une information de RMC.
Une demande de rançon de 10 millions de dollars, formulée en anglais, a été exigée par le ou les hackers, a dévoilé une source policière à l’AFP.
Une enquête pour intrusion dans le système informatique et pour tentative d’extorsion en bande organisée a été ouverte à la section cybercriminalité du parquet de Paris, a précisé ce dernier. Les investigations ont été confiées aux gendarmes du Centre de lutte contre les criminalités numériques (C3N), a ajouté le parquet.
Le ministre de la Santé, François Braun, a jugé sur Twitter l’attaque « inqualifiable » et dit attendre des poursuites contre les auteurs.
L’hôpital essonnien a déclenché dimanche un plan blanc, un plan d’urgence pour assurer la continuité des soins. Cette attaque rend « pour l’heure inaccessible tous les logiciels métiers de l’hôpital, les systèmes de stockage (notamment d’imagerie médicale) et le système d’information ayant trait aux admissions de la patientèle », a indiqué l’établissement dans un communiqué.
L’Autorité nationale en matière de sécurité et de défense des systèmes d’information (Anssi) a été « rapidement saisie par la cellule de crise ». Selon une source proche, « une famille de rançongiciels a été identifiée ».
« Les informaticiens se sont aperçus d’un dysfonctionnement. Ils se sont dits que c’était une panne (…) mais quand il y a eu une demande de rançon de 10 millions de dollars, ils ont compris », témoigne auprès de l’AFP le directeur de l’hôpital, Gilles Calmes.
Des patients contraints de se rendre vers d’autres hôpitaux
Les patients dont les soins nécessitent l’accès au plateau technique sont réorientés vers des hôpitaux publics d’Île-de-France. Ceux se présentant spontanément aux urgences « sont évalués puis possiblement adressés à la Maison médicale de garde du centre hospitalier Sud Francilien », selon le communiqué.
Pour les patients hospitalisés au CHSF, « les services médico-techniques (notamment de biologie médicale) sont en capacité de travailler à court terme en mode dégradé ». L’établissement « met tout en œuvre pour maintenir les soins ambulatoires », promet-il, mais « en revanche, cette situation exceptionnelle devrait avoir un impact sur l’activité du bloc opératoire ».
« Cette attaque n’impacte pas le fonctionnement et la sécurité du bâtiment hospitalier », rassure le centre hospitalier qui précise que « tous les réseaux restent en activité (téléphone à l’exception du fax, flux automatisés de distribution, etc.). »
Ouvert en 2012 et d’une capacité d’un millier de lits, le CHSF assure la couverture sanitaire d’une population de près de 600.000 habitants de la grande couronne. « Depuis hier, le CHSF a tout mis en œuvre pour que toutes les prises en charge urgentes soient satisfaites », selon Gilles Calmes. Mais les nouvelles admissions sont compliquées, et les patients aux urgences « sont directement orientés par le SAMU » vers d’autres établissements de la région. Des déprogrammations du bloc opératoire sont à craindre.