Travailler en Martinique demeure un rempart important contre la pauvreté, sans toutefois offrir une protection absolue. En 2021, un ménage sur huit percevant principalement des revenus d’activité vit sous le seuil de pauvreté. Ce taux reste nettement inférieur à celui observé pour l’ensemble des ménages martiniquais, dont près de 30 % sont concernés par la pauvreté monétaire.
Lorsque les revenus issus d’une activité professionnelle constituent la principale source de ressources, le risque de basculer dans la pauvreté est ainsi réduit de plus de moitié. Un écart significatif qui met en lumière l’impact direct de l’emploi sur le niveau de vie, dans un territoire marqué par un coût de la vie élevé et des fragilités structurelles persistantes.
Cependant, le travail seul ne suffit pas toujours. Sans les mécanismes de redistribution, la situation serait nettement plus préoccupante. Sans prestations sociales, plus d’un ménage de travailleurs sur cinq vivrait sous le seuil de pauvreté. Les aides permettent ainsi de réduire de près de moitié le nombre de ménages de travailleurs pauvres, confirmant leur rôle essentiel dans l’équilibre économique des foyers.
Certaines configurations familiales restent particulièrement exposées. Les ménages composés d’un seul adulte sont plus fréquemment touchés par la pauvreté, y compris lorsqu’ils tirent l’essentiel de leurs revenus du travail. Les familles monoparentales concentrent une part importante de cette précarité, puisqu’un ménage pauvre de travailleurs sur trois appartient à cette catégorie.
Ces données rappellent que si l’emploi constitue un levier majeur de lutte contre la pauvreté en Martinique, il doit s’accompagner de politiques sociales fortes et ciblées. À l’heure où les débats sur le pouvoir d’achat et la revalorisation des revenus s’intensifient, ces constats apportent un éclairage essentiel sur les réalités sociales du territoire.










