Ce mardi à 16 heures (10 heures en Martinique), tous les regards seront tournés vers François Bayrou. Selon plusieurs sources proches du dossier budgétaire, le haut-commissaire au Plan pourrait annoncer une mesure particulièrement symbolique et controversée : la suppression de deux jours fériés en France, au lieu d’un seul comme envisagé initialement.
L’objectif affiché ? Augmenter la quantité de travail dans l’économie française, sans contrepartie salariale pour les salariés. Une décision qui viendrait s’ajouter à la journée de solidarité, instaurée au départ sur le lundi de Pentecôte, et qui génère déjà un prélèvement de 0,3 % sur la masse salariale des entreprises.
Mais derrière cette mesure emblématique se cache une réalité budgétaire plus lourde encore. Selon nos informations, le budget de l’État pourrait connaître une baisse en valeur – hors charge de la dette – dès cette année. Une coupe sèche, accentuée par la hausse annoncée du budget des Armées : +3,5 milliards d’euros supplémentaires, en plus des augmentations prévues dans la loi de programmation militaire portée par Emmanuel Macron.
Résultat : la pression se concentre sur les autres missions de l’État, qui représentent déjà moins de 40 % des dépenses publiques totales. « Ce sera une véritable boucherie », confie un député de la majorité, pourtant favorable à une politique d’économies ambitieuse. Il rappelle que l’an dernier déjà, l’État avait absorbé l’essentiel des restrictions budgétaires, contrairement à la Sécurité sociale, relativement épargnée.
Catherine Vautrin, ministre de la Santé et du Travail, a elle-même dû livrer une bataille discrète ce week-end pour préserver les crédits alloués à la santé. Selon un parlementaire, elle a « veillé à ce que chaque montant inscrit dans les tableaux Excel soit réaliste ». Un principe de réalité qu’elle justifie en rappelant que « la santé est un domaine vivant » : si les Français sont malades, les dépenses suivront, qu’importe les plafonds.
Dans un tel contexte, l’exécutif marche sur une ligne de crête. Entre la nécessité de redresser les finances publiques et celle de faire adopter des mesures politiquement viables, l’équilibre est fragile. « Proposer des choses qui ne verront jamais le jour, ça ne sert à rien », avertit un élu de la majorité. Un message à peine voilé adressé à Bercy… et peut-être à François Bayrou, à quelques heures d’une prise de parole très attendue.