C’est un réflexe que nous avons tous. Lorsqu’un médecin nous prescrit un nouveau traitement, nous avons pour habitude de consulter la notice glissée dans la boîte : posologie, effets indésirables, contre-indications, composition… Elle regorge d’informations essentielles.
Mais ce que beaucoup ignorent, c’est qu’un QR code figure désormais sur la majorité des boîtes de médicaments. En le scannant avec son téléphone, on accède à la version numérique de la notice. Plus complète, plus accessible, plus rapide à mettre à jour.
Ce double accès à l’information pourrait bientôt ne plus être qu’unique : la Commission européenne envisage de supprimer les notices papier pour ne conserver que le QR code. Une mesure qui s’inscrit dans un projet plus large de réforme du médicament.
Pourquoi cette réforme ?
La proposition découle du paquet pharmaceutique présenté en avril 2023 par la Commission européenne. Ce texte vise à moderniser une législation vieille de deux décennies pour répondre à de nouveaux enjeux sanitaires et technologiques.
L’objectif affiché ? Rendre les médicaments plus disponibles, accessibles et abordables. La dématérialisation des notices permettrait de réduire les coûts de production et d’emballage. Elle offrirait aussi des outils mieux adaptés à certains publics, comme les malvoyants, grâce à des formats audio ou à des agrandissements du texte.
Par ailleurs, la version numérique peut être mise à jour en temps réel : en cas d’évolution de la posologie ou de nouveaux effets indésirables signalés, l’information serait immédiatement disponible.
Un projet qui divise
Si l’argument écologique et économique séduit, cette évolution suscite aussi des inquiétudes. Certaines associations de patients redoutent une fracture numérique, notamment chez les personnes âgées ou isolées, qui n’ont pas accès à un smartphone ou à une connexion internet.
D’autres craignent une perte d’autonomie face à une information médicale qui devrait rester immédiatement accessible à tous, sans filtre technologique.
Le débat est donc ouvert. Entre modernisation, accessibilité numérique et respect de l’égalité d’accès à l’information, l’Union européenne devra trancher. Et vous, seriez-vous prêt(e) à dire adieu à la notice papier ?