Dans un communiqué de presse, la CTM par l’intermédiaire du président du conseil exécutif Serge Letchimy n’a pas tardé à réagir suite au non-lieu qui pourrait être prononcé dans l’affaire du chlordécone aux Antilles par le tribunal judiciaire de Paris. En effet, les investigations sur l’utilisation de ce pesticide utilisé entre 1973 et 1993 se sont achevées depuis le 25 mars dernier.
« Nous nous acheminons vers un incompréhensible non-lieu dans l’affaire du chlordécone. Des juges d’instruction ont annoncé aux collectivités et associations plaignantes leur intention de clore le dossier concernant l’enquête sur l’empoisonnement des Antilles au chlordécone, l’orientant ainsi vers un possible non-lieu.
Cette probable décision serait aussi incompréhensible qu’inacceptable par les populations locales, durablement atteintes par les conséquences de ce drame.
Aujourd’hui plus de 90% des Martiniquais et Guadeloupéens sont contaminés par la chlordécone, selon Santé publique France, et les populations antillaises présentent un taux d’incidence du cancer de la prostate parmi les plus élevés au monde.
Nous ne pouvons également occulter que sur 24 000 hectares de surface agricole utiles à la Martinique, 12 000 sont contaminés pour des durées considérables. Ce sont des générations entières qui paieront les conséquences des errements de l’Etat et des responsables.
L’irresponsabilité aggrave la faute.
Il s’agit d’un drame systémique, sociétal, économique et sanitaire, le nier serait un manque de respect envers nous, Martiniquais et Guadeloupéens.
La transcendance de la vérité fonde la puissance et la force de la justice. C’est pour cela qu’il faut continuer à espérer qu’un jour une réelle politique de réparation puisse voir le jour.
La vérité triomphera. »