Deux enfants de CE1 et CM2 ont été nourris au pain et à l’eau dans une cantine en raison des impayés de leurs parents dans en Allier.
De l’eau et du pain, c’est tout. C’est ce qui a été servi à deux enfants de CE2 et CM1de l’école de Saint-Pourçain-sur-Sioule (Allier) à la place d’un repas à la cantine en raison des impayés de leurs parents.
Mis à l’écart de leurs camarades à l’heure du repas le 9 septembre, les deux écoliers scolarisés en CE2 et CM1 ont mangé du « pain frais et bu de l’eau », a expliqué Roger Volat, l’adjoint au maire (LR) de cette commune de plus de 5 000 habitants, confirmant une information de France 3 Auvergne. « Cette famille n’avait pas réglé la cantine depuis plus d’un an et n’y avait pas inscrit les enfants cette année », a-t-il ajouté. Dès le lendemain, les parents ont rempli le dossier d’inscription et réglé leur dette, selon lui.
« C’est brutal, violent et humiliant pour ces enfants »
« C’est brutal, violent et humiliant pour ces enfants », a dit Cédric Feit, parent d’un élève scolarisé dans le même établissement. « Je n’excuse pas du tout ces parents. C’est inadmissible de ne pas payer la cantine pendant un an, mais on ne s’en prend pas aux enfants », selon lui. Reconnaissant « un geste peut-être un peu maladroit qui ne sera pas réitéré », Roger Volat a précisé que la famille avait été prévenue à plusieurs reprises, mais était injoignable depuis la rentrée.
« Le maire souhaitait que cela produise un électrochoc. Nous nous sommes rendu compte cet été qu’un tiers des familles n’avaient pas réglé tous les frais de cantine au dernier trimestre, ce qui représente pour la mairie une perte de plus de 6 000 euros », se justifie-t-il, précisant que le prix d’un repas est de 2,50 euros. Depuis, les parents avaient quasiment tous payé et cette famille présentait les arriérés les plus importants, selon lui. Les représentants des parents d’élèves ont été reçus lundi par le maire qui leur a expliqué la situation.
Emmanuel Ferrand, le maire de Saint-Pourçain-sur-Sioule, a réagi auprès de Franceinfo, assurant avoir « commis une terrible maladresse » qu’il « regrette ». « Pour avoir voulu faire mon travail honnêtement, je suis devenu un paria de la République, mes opposants s’en servent dans un but électoral avec gourmandise », a-t-il ajouté. Pointant du doigt la responsabilité des parents qui n’ont pas payé la cantine, Emmanuel Ferrand affirme auprès de Franceinfo que « la force est aujourd’hui à ceux qui ne payent plus et ceux qui les défendent ». « Un jour, il n’y aura plus de maire en France, car on ne leur donne pas les moyens de gérer les communes, ni pour aider ceux qui souffrent ni contre ceux qui profitent du système », conclut-il.