En Martinique, la menace est silencieuse mais bien réelle. Près de 16 000 véhicules circulent encore avec des airbags de la marque Takata, reconnus comme potentiellement mortels en cas de déclenchement. Ce chiffre alarmant a poussé les autorités et les concessionnaires locaux à lancer, ce lundi 1er juillet 2025, une nouvelle campagne d’alerte à l’échelle de l’île.
Un danger aggravé par le climat tropical
Utilisés entre 1996 et 2019, ces airbags présentent un défaut de fabrication : en cas d’explosion, des fragments métalliques peuvent être projetés dans l’habitacle, causant des blessures graves, voire mortelles. En milieu tropical, comme en Martinique, la chaleur, l’humidité et la salinité accélèrent la dégradation des composants, augmentant considérablement le risque d’accident.
Une urgence de santé publique
La situation est d’autant plus préoccupante que la majorité des décès liés à ces airbags en France a été recensée dans les territoires ultramarins. L’État et les professionnels de l’automobile en Martinique insistent : « un simple appel peut sauver une vie ». Le remplacement est entièrement gratuit, rapide (entre 30 et 90 minutes), et toutes les concessions agréées sont prêtes à intervenir.
Comment vérifier si vous êtes concerné ?
Deux options s’offrent aux automobilistes :
En ligne, via le site : ecologie.gouv.fr/rappel-airbag-takata
Par téléphone : 0805 38 60 40 (appel gratuit du lundi au vendredi, de 8h à 17h)
Munissez-vous simplement du numéro d’immatriculation ou du numéro VIN (châssis) de votre véhicule.
« Stop Drive » : ne roulez plus si vous êtes concerné
Un véhicule équipé d’un airbag Takata est un danger même à l’arrêt. Les autorités recommandent de ne plus rouler avec ce type de véhicule tant que les airbags n’ont pas été remplacés.
La campagne martiniquaise mise sur des messages forts et visuels, des spots TV, radio, affichages publics, mais aussi une dimension émotionnelle pour éveiller les consciences : « Pé sové lavi’w, i pé tjwé’w menm manniè » – il peut te sauver, il peut aussi te tuer.
Véhicule revendu ou immobilisé ? Agissez !
Même si vous n’êtes plus propriétaire du véhicule concerné, votre geste peut sauver une vie : informez l’actuel détenteur ou contactez la concession d’origine. En cas d’épave, un justificatif d’immobilisation est nécessaire pour clore la procédure.