- Le Groupe Parfait conteste l’amende de 7,6 millions d’euros infligée par l’Autorité de la concurrence pour le retard dans la cession de l’hypermarché La Batelière, estimant que la décision ne tient pas compte des réalités économiques martiniquaises, de la crise sanitaire, des difficultés du secteur et des démarches engagées pour préserver les 79 emplois. Le groupe rappelle avoir investi, maintenu les salaires et finalement cédé le site en septembre 2025, annonçant un recours devant le Conseil d’État face à une sanction jugée disproportionnée et préjudiciable à sa capacité d’investissement local.
Le 3 novembre dernier, l’Autorité de la concurrence a infligé une amende de 7,6 millions d’euros au Groupe Parfait. Une sanction que l’entreprise dit « regretter » et qu’elle juge sévère, estimant qu’elle ne prend pas en compte les contraintes particulières du marché martiniquais ainsi que les nombreuses crises traversées ces dernières années.

Au cœur de cette décision : le retard dans la cession de l’hypermarché La Batelière, pourtant engagée depuis décembre 2022. Le groupe martiniquais souligne que cette difficulté est directement liée au manque de candidats locaux disposant des compétences, de la solidité financière et d’une enseigne reconnue. La reprise ayant été engagée en pleine crise sanitaire, les investisseurs potentiels se sont heurtés à des refus bancaires ou à un manque de notoriété commerciale. Aucun candidat venu de l’Hexagone ne s’était alors manifesté.
Pour rappel, l’hypermarché, anciennement Géant Casino, avait été placé en redressement judiciaire début 2020, après l’échec de reprises successives. Le Groupe Parfait avait obtenu une dérogation exceptionnelle de l’Autorité pour assurer la continuité de l’activité et éviter des licenciements massifs. « Sans cette dérogation, nous n’aurions jamais pu reprendre l’hypermarché », souligne-t-il.
Malgré cela, l’entreprise affirme s’être retrouvée dans l’impossibilité d’exploiter le site sous l’enseigne E.Leclerc ou même sous une enseigne neutre, ce qui aurait permis de dynamiser la concurrence. Elle indique également que plusieurs propositions d’aménagement de la surface de vente dont une division entre supermarché et bazar discount — ont été refusées.
Sur la question de l’entretien du centre commercial, le groupe rappelle avoir engagé des travaux et obtenu un permis de construire pour moderniser l’ensemble, citant des rénovations réalisées sur le carrelage, les peintures, les plafonds et les installations de sécurité.
Concernant la communication avec le mandataire désigné par l’Autorité, le Groupe Parfait assure que toutes les informations relatives aux discussions et négociations ont été communiquées régulièrement. Le mandataire, présent lors des signatures, aurait lui-même consigné ces échanges dans ses rapports mensuels.
Si le groupe reconnaît un retard dans l’exécution des engagements, il affirme n’en avoir retiré aucun avantage, rappelant au contraire avoir subi des pertes importantes liées à la non-exploitation du site, aux loyers impayés et au maintien des charges salariales. Tous les salariés repris — 79 au total — ont conservé leur emploi et leur rémunération durant cinq ans et demi.
Finalement, ce n’est qu’en septembre 2025 que la cession a pu être menée à bien, au profit d’un groupe guyanais. Pour le Groupe Parfait, cette sanction apparaît d’autant plus injuste qu’elle intervient après la conclusion de la vente.
Face à cette décision qu’il juge « disproportionnée », le groupe annonce son intention de former un recours devant le Conseil d’État. Il affirme rester engagé dans une politique de concurrence « loyale et équilibrée » au bénéfice des consommateurs martiniquais, tout en s’inquiétant des conséquences de l’amende sur sa capacité future d’investissement dans l’économie locale.










