Sur les tatamis du hall Pellière-Donatien, l’atmosphère habituelle de compétition a laissé place, le temps de quelques instants, à un message grave et nécessaire. Une manifestation surprise est venue interpeller le public, les clubs présents et les instances sportives sur une réalité encore trop souvent tue dans le monde sportif.
Cette mobilisation a été organisée par deux judokates ceinture noire, Michèle Fagour, présidente du club de judo de La Française, et Nicole Tanic, secrétaire générale de l’Amicale Moshizuki. Engagées de longue date dans la vie sportive locale, elles ont souhaité alerter la communauté du judo sur la nécessité de lutter activement contre les violences sexistes et sexuelles.

Les deux sportives ont bénéficié du soutien de George Arnaud, présidente de l’association féministe Culture Égalité. Ensemble, elles ont sensibilisé les licenciés, les encadrants et la Ligue de judo de Martinique à l’importance de la prévention, de la libération de la parole et de la responsabilité des institutions sportives.
Cette action intervient dans un contexte particulièrement sensible pour le judo martiniquais. Le 12 décembre 2025, un professeur de judo âgé d’une quarantaine d’années a été mis en examen pour viol sur mineure et placé en détention provisoire. Selon les éléments de l’enquête, l’homme aurait reconnu une relation suivie avec une élève de 14 ans, des échanges de SMS venant étayer le dossier judiciaire.
Une affaire qui a profondément ébranlé le judo local et ravivé les interrogations sur la protection des mineurs dans le milieu sportif. Par cette mobilisation forte et symbolique, les organisatrices ont souhaité adresser un message clair, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles doit être une priorité absolue, sur les tatamis comme dans l’ensemble du monde sportif.










