La grogne monte chez les acteurs économiques des Outre-mer. Le 8 août 2025, la Fédération des Entreprises des Outre-mer (FEDOM) et plusieurs organisations patronales locales ont adressé un courrier officiel à Manuel Valls et François Bayrou. Motif : le Gouvernement préparerait, dans le cadre du budget 2026, une réduction massive des dispositifs de soutien à la compétitivité et à l’investissement des entreprises ultramarines, sans équivalent en métropole.
Selon les signataires, ces coupes toucheraient notamment la LODEOM sociale, principal outil d’allègement des charges pour les entreprises ultramarines. Les montants évoqués oscilleraient entre 150 et 350 millions d’euros d’économies, ce qui provoquerait, selon eux, « une hausse brutale et inédite du coût du travail », avec un impact direct sur l’emploi et les prix à la consommation.
Les représentants économiques pointent une contradiction flagrante avec les engagements pris lors du CIOM 2023, qui promettaient de renforcer la compétitivité et l’emploi dans les territoires ultramarins. Ils dénoncent aussi le silence du ministère des Outre-mer, jugé incompréhensible face à l’ampleur de la menace.
À ces inquiétudes budgétaires s’ajoute la polémique autour du projet de loi “vie chère”, perçu comme un facteur aggravant pour les petites entreprises. Certaines dispositions, comme la baisse du seuil de revente à perte sans prise en compte des frais d’approche, risqueraient selon eux de favoriser les grands groupes au détriment de la production locale.
La FEDOM rappelle que les Outre-mer affichent encore des taux de chômage très supérieurs à la moyenne nationale plus de 14 % en 2024, et plus de 30 % chez les jeunes. Elle appelle le Gouvernement à faire de l’emploi « la mère des batailles », avec des moyens pérennes et une juste répartition des efforts budgétaires.
« Nous ne pouvons plus accepter le piège du sous-investissement », préviennent les organisations signataires, qui se disent prêtes à travailler sur des solutions de long terme pour dynamiser l’économie et réduire les inégalités dans la France océanique.