La Confédération paysanne du Doubs et du Territoire de Belfort a réagi avec fermeté à l’annonce de l’organisation du Salon de l’Agriculture 2026. L’événement prévoit de faire venir une vache depuis la Martinique afin de l’exposer à Paris. Avant même le début du Salon, l’animal est actuellement placé dans un élevage situé à seulement 80 kilomètres de Pouilley-Français, où a été identifié le premier foyer de dermatose nodulaire contagieuse dans le département du Doubs.
Pour le syndicat agricole, cette décision passe d’autant plus mal que, depuis plusieurs semaines, les éleveurs du territoire sont soumis à des contrôles renforcés, à des interdictions strictes de déplacement des animaux et parfois à des accusations de négligence ou de mise en danger sanitaire. Dans ce contexte, le transfert d’un animal sur une aussi longue distance, depuis une zone éloignée jusqu’à un territoire déjà fragilisé, est vécu comme une profonde injustice.
La Confédération paysanne parle ouvertement de provocation et d’insulte envers le monde paysan. Elle pointe une contradiction majeure entre le discours officiel de prévention sanitaire et les pratiques autorisées dans le cadre d’un événement médiatique national. Selon elle, cette initiative est à la fois incohérente, dangereuse, irresponsable et inacceptable au regard de la crise que traverse actuellement l’élevage.
L’organisation s’inquiète également des conséquences potentielles. Elle interroge les autorités sur les risques encourus, aussi bien pour les élevages du Doubs que pour ceux de Martinique. En cas de contamination, c’est l’ensemble d’un cheptel, voire d’un territoire, qui pourrait être menacé, avec des abattages massifs à la clé.
Au-delà du cas de cette vache, la Confédération paysanne alerte sur une gestion qu’elle juge déconnectée des réalités du terrain. Elle estime que la situation frôle l’absurde, mais rappelle surtout qu’elle engage l’avenir de fermes bien réelles, d’animaux bien réels et de familles déjà durement éprouvées par la crise sanitaire et économique.
Le syndicat appelle ainsi à la cohérence, à la responsabilité et au respect des éleveurs, demandant que les règles imposées au monde paysan s’appliquent à tous, y compris aux grandes vitrines agricoles nationales.










