Jean-Paul Fereira, président par intérim de la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG), a accueilli ce samedi 17 mai 2025, aux côtés de plusieurs élus territoriaux, le ministre de la Justice Gérald Darmanin, en visite officielle à l’Hôtel territorial.
À cette occasion, le ministre a évoqué les accords de Guyane signés en 2017, qui prévoient la construction d’une cité judiciaire et d’une prison dans l’ouest du territoire. Le début des travaux est attendu pour 2025.
Gérald Darmanin a également exprimé son souhait d’ajouter à ce projet un quartier de haute sécurité dédié à des détenus liés aux réseaux de gangs et au narcotrafic, dont plusieurs sont actuellement incarcérés à Rémire-Montjoly. Ce projet inclurait aussi des postes de magistrats spécialisés et d’autres moyens pour lutter contre la criminalité organisée.
La CTG tient à préciser qu’à aucun moment, le ministre n’a évoqué l’éventualité d’y enfermer des criminels ou personnes radicalisées en provenance de l’Hexagone. Or, c’est ce que suggère un article du Journal du Dimanche, qui a été découvert par la Collectivité en même temps que le grand public.
Face à cette révélation, la CTG affirme fermement que la Guyane n’a pas vocation à accueillir les criminels et terroristes de l’Hexagone. Elle dénonce un projet aux relents coloniaux, rappelant l’époque du bagne, et condamne les stéréotypes persistants qui dépeignent la Guyane comme un territoire de relégation.
La CTG demande donc l’arrêt immédiat de tout projet qui consisterait à y transférer des détenus radicalisés ou particulièrement dangereux, sans concertation préalable avec les élus locaux. Elle insiste sur la nécessité de renforcer les moyens de lutte contre la criminalité déjà présente sur le territoire, et non d’y importer des menaces extérieures.