Depuis la rentrée universitaire 2025, la gestion des bourses sanitaires et sociales a été confiée au CROUS. Une réforme censée simplifier les démarches, harmoniser les droits et garantir des versements plus réguliers.
- Témoignages : “Je dois emprunter pour manger”, “Je suis à découvert”, “Je ne peux plus payer mon loyer”
- Témoignage 1 : Une étudiante isolée en situation critique
- Témoignage 2 : Dossier refusé à deux reprises
- Témoignage 3 : Étudiante infirmière et mère de quatre enfants
- Témoignage 4 : Découvert bancaire et absence totale de réponse
- Une manifestation pacifiste prévue le vendredi 5 décembre devant la CTM
- Une précarité qui menace la poursuite des études
Mais sur le terrain, la réalité est bien différente. Dans plusieurs promotions d’étudiants en soins infirmiers, les retards de versements se multiplient, les dossiers sont refusés sans explication claire, et certains étudiants n’ont reçu aucune aide depuis septembre.
Une situation décrite comme “intenable” par les déléguées de promotion, qui alertent sur une précarité grandissante, parfois extrême.
Par ailleurs, du côté de la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM), l’organisme indique avoir versé un million d’euros au CROUS le 28 novembre dernier. Selon la CTM, il appartient désormais au CROUS de procéder aux versements et de prendre en charge les dossiers des étudiants actuellement en détresse financière. Une nouvelle donnée qui interroge et ajoute une couche supplémentaire à l’incompréhension générale.
Témoignages : “Je dois emprunter pour manger”, “Je suis à découvert”, “Je ne peux plus payer mon loyer”
Témoignage 1 : Une étudiante isolée en situation critique
« Je vis seule, sans soutien familial. Avec 216 euros de bourse, je ne couvre même pas mes besoins essentiels. Je dois emprunter pour manger. Le deuxième versement attendu n’est jamais arrivé et un huissier a été mandaté pour mon loyer impayé. Je suis en dernière année, je suis perdue. »
Témoignage 2 : Dossier refusé à deux reprises
« Mon dossier a été refusé deux fois, pour des ressources qui ne sont même pas les miennes. Sans bourse, entre les transports pour les stages et les factures, je n’ai plus d’équilibre. La charge mentale est énorme. »
Témoignage 3 : Étudiante infirmière et mère de quatre enfants
« Je n’ai reçu aucune bourse depuis la rentrée. Nous vivons à six sur un seul salaire. Mon stage est à 23 km de chez moi, non rémunéré. La compensation n’arrive qu’au bout de deux mois. Tout cela nous met en grande difficulté. »
Témoignage 4 : Découvert bancaire et absence totale de réponse
« Depuis septembre, pas un centime. Je suis à découvert, sans revenu. Je ne peux plus payer mon loyer ni faire mes courses. On ne peut pas tous travailler les week-ends avec les révisions et le mémoire. C’est chaque année la même chose. »
Les représentants étudiants décrivent une réalité qui s’aggrave : loyers impayés, impossibilité de financer les déplacements en stage, rationnement des repas, angoisse quotidienne. Plusieurs questions restent sans réponse : qui est responsable du versement des bourses, un calendrier de paiement existe-t-il, des aides d’urgence sont-elles prévues, comment éviter que cela ne se reproduise pour les années suivantes ?
La nouvelle information donnée par la CTM, affirmant avoir déjà transféré les fonds au CROUS, laisse penser que la solution se situe désormais au niveau de l’organisme national, chargé de débloquer les paiements. En attendant, les étudiants restent dans l’incertitude, parfois dans une grande détresse financière.
Une manifestation pacifiste prévue le vendredi 5 décembre devant la CTM
Pour alerter publiquement sur leur situation, les étudiants organisent une manifestation pacifiste le vendredi 5 décembre 2025 dès 7h30, devant les locaux de la Collectivité Territoriale de Martinique.
Objectif : se faire entendre, demander de la transparence et obtenir enfin des réponses concrètes.
Une précarité qui menace la poursuite des études
La formation en soins infirmiers est intense : cours, stages, mémoire, trajets souvent longs. Pour beaucoup, la bourse sanitaire constitue la seule ressource. Sans aide financière, certains étudiants envisagent l’impensable : interrompre leur formation.
Une perspective dramatique, alors même que le besoin de personnel soignant reste crucial.
