Le tribunal correctionnel de Nice a condamné Joël Calmet, 72 ans, ancien pilote de ligne et militaire à la retraite, à quatre ans d’emprisonnement ferme pour agressions sexuelles sur les deux filles mineures de sa compagne. Jugé par défaut, l’homme est aujourd’hui recherché à l’international après avoir quitté la Martinique pour la Floride avec son son avion bi-moteur.
Des faits anciens révélés plusieurs années plus tard
Les faits remontent à 2013, mais ce n’est qu’en 2019 que l’affaire a éclaté. À cette époque, une collégienne niçoise s’était confiée à l’assistante sociale de son établissement, révélant avoir été victime, avec sa sœur, d’attouchements sexuels commis plusieurs années plus tôt par le compagnon de leur mère.
Âgées de 7 et 5 ans au moment des faits, les deux fillettes ont livré des témoignages jugés crédibles et concordants par les experts psychologues.
Des aveux partiels et une minimisation des faits
Entendu en Martinique, où il vivait avant sa fuite, Joël Calmet a reconnu un seul « geste déplacé » envers l’aînée, qu’il prétend avoir commis « à sa demande ». Il a en revanche nié toute atteinte sur la cadette.
Son ex-compagne, aujourd’hui placée sous tutelle, a nié toute participation. Mais elle a admis que le septuagénaire visionnait des contenus pédopornographiques et entretenait des fantasmes sexuels impliquant des enfants.
Une expertise psychiatrique a écarté toute pathologie mentale, tout en recommandant une injonction de soins.
Une enquête jugée incomplète
Le parquet avait requis trois ans de prison, mais les juges ont prononcé quatre ans ferme, assortis d’un mandat d’arrêt.
L’avocate de la plus jeune victime, Me Bénédicte Page-Cohen, a dénoncé une instruction laborieuse, marquée par un manque de réactivité et une analyse insuffisante des supports informatiques. La mère des victimes, qui n’avait pas porté plainte à l’époque, est également pointée du doigt pour son silence.
Une fuite organisée depuis la Martinique
Peu avant l’annonce du verdict, Joël Calmet a quitté la Martinique avec son son avion bi-moteur qui était stationné sur le parking de l’aérogare, où il résidait depuis plusieurs années, pour s’envoler vers la Floride.
Une fuite considérée comme une tentative d’échapper à la justice française, alors qu’un mandat d’arrêt international venait d’être lancé à son encontre.
Le tribunal a évoqué un profil inquiétant, marqué par une absence totale de remords et un comportement manipulateur. Les juges ont également relevé que le couple possédait des biens immobiliers en Thaïlande, un élément troublant évoqué lors des débats, même si aucun lien direct n’a été établi avec d’éventuelles pratiques de tourisme sexuel.
Une traque internationale en cours
Toujours en cavale, Joël Calmet reste activement recherché. S’il est retrouvé ou se rend de lui-même, il pourra demander un nouveau procès, comme le permet la loi en cas de condamnation par défaut.
Les avocats des deux victimes espèrent désormais que la mère des fillettes soit également poursuivie pour complicité passive, estimant qu’elle ne pouvait ignorer les agissements de son compagnon.