Peu avant 7 h 30, ce jeudi 22 juillet 2021, une explosion suivie d’un incendie ravage une installation proche du silo à bois du site de la Pointe des Carrières, à Fort-de-France. Sur place, Jovany Six, employé d’un sous-traitant d’Albioma, s’apprêtait à charger son camion afin de transporter le bois vers le site du Galion, à Trinité.
« J’ai entendu une forte explosion, j’ai été projeté au sol. Quand j’ai repris conscience, il y avait des flammes autour de moi. J’ai tenté de me lever, mais je n’y arrivais pas. J’ai dû ramper pour sortir », raconte-t-il.
Pris en charge par des témoins avant l’arrivée du SAMU, il est transporté d’urgence vers l’hôpital Pierre-Zobda-Quitman, puis transféré à Mangot Vulcin. Le diagnostic est lourd : brûlures au second et troisième degré sur près de 40 % du corps, nécessitant plusieurs greffes, notamment des cuisses vers le dos et les bras.




Une vie bouleversée par les séquelles
Quatre ans plus tard, les séquelles physiques et psychologiques pèsent toujours. « Heureusement que je suis suivi et que ma famille m’accompagne depuis tout ce temps », confie Jovany. Mais malgré des plaintes déposées et des auditions à la police nationale, aucune explication claire n’a été donnée quant aux causes de l’explosion.
Pire encore, il dénonce le silence de l’entreprise Albioma et l’absence de réponses de la justice. « J’ai décidé de gagner ma vie en travaillant, et non en volant les gens. Aujourd’hui, j’ai l’impression d’avoir plus de problèmes en allant travailler que si je ne travaillais pas », déplore-t-il.
Une lettre ouverte pour briser le silence
Face à cette situation, Jovany a décidé de rendre publique une lettre ouverte adressée à Albioma et aux autorités. Dans ce texte bouleversant, il se présente comme une « victime invisible », laissée dans l’oubli par l’entreprise et par la justice.
« Mon quotidien est une lutte constante, non seulement contre la douleur, mais aussi contre un système qui ne me considère pas. (…) Je refuse d’être effacé. Je suis Jovany Six, je suis une victime, et je suis vivant », écrit-il.
Un appel à la reconnaissance
À travers ce cri du cœur, Jovany espère que son histoire ne restera pas sans suite. Il demande avant tout que sa souffrance soit reconnue et que les responsabilités soient établies.
« Derrière chaque “incident” il y a des vies brisées. La mienne en fait partie. (…) Ce que je veux, c’est qu’on me regarde et qu’on reconnaisse que ce que j’ai vécu n’aurait jamais dû arriver », conclut-il.
Sa lettre ouverte :
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et l entreprise dans laquelle il était employé, elle est en premier lieu l interlocutrice et après celle-ci se retournera vers Albioma.