Mangrove rose : le quartier La Taupinière au Diamant pris d'assaut. Photo : réseaux sociaux.
Partage
Depuis quelques jours, l’attraction du moment se trouve au Diamant au quartier La Taupinière. En effet, l’eau de la mangrove est devenue rose. Un évènement qui n’est pas nouveau chez nous en Martinique. Cette même mangrove avait déjà pris cette couleur rose bonbon l’année dernière à la même période (sécheresse). Depuis au moins 15 jours, celle de l’Anse Figuier à Rivière-Pilote est aussi rose.
La mangrove à l’Anse Figuier à Rivière-Pilote est rose depuis deux semaines. Photo : Ville de Rivière-Pilote.
En tout cas, à l’occasion du jeudi de l’Ascension, beaucoup ont profité de ce jour férié pour aller voir cette mangrove rose. Plusieurs voitures étaient stationnées tout au long de la route provoquant au passage quelques ralentissements.
En ce vendredi, l’endroit pourrait encore être pris d’assaut. Certains faisant le pont profiteront pour se rendre au Diamant voir ce phénomène pas comme les autres, mais qui attire.
Comment expliquer ce phénomène ?
Pour Laurent Juhel photographe, ce phénomène est lié aux fortes chaleurs et à la prolifération de Dunaliella salina, une algue verte riche en pigments végétaux qui se développe dans les milieux salins. « On a diminué notre volume d’eau en pluie sur la Martinique, on a augmenté la température de quelques degrés et on favorise ainsi le développement de cette algue », affirme-t-il. En effet, l’eau douce s’évapore et les sels minéraux se concentrent dans le peu d’eau qui reste.
Le processus est surveillé de près par les scientifiques comme Aurélie Boisnoir qui est chercheuse à l’Ifremer en Martinique. L’analyse de l’eau réalisée à l’aide d’une sonde révèle une composition anormale. « On constate un manque d’oxygène, une salinité plutôt élevée donc il y a une sélection au niveau des organismes qui sont présents », explique-t-elle. « Ils ne l’auraient pas été s’il y avait eu des échanges entre par exemple la mer et cette partie de la mangrove », poursuit-elle.
Ce phénomène est donc naturel, mais aussi éphémère. À la même époque, l’année dernière, il avait duré trois semaines.