À compter de ce dimanche 1er septembre 2024, une mobilisation contre la vie chère va débuter en Martinique, mais aussi en Guadeloupe et certainement en Guyane. L’association le RPPRAC (Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes) qui est à l’origine de ce mouvement a envoyé en juillet dernier, un courrier d’injonction aux acteurs de la grande distribution de Martinique et de Guadeloupe. L’organisateur a annoncé sur les réseaux sociaux, qu’un rassemblement aura lieu à 7 heures sur le parking de Carrefour Dillon en Martinique, devant Carrefour Destreland en Guadeloupe et au niveau du centre commercial Créteil Soleil, dans le Val-de-Marne à 13 heures.
Du côté de la grande distribution, une réponse a été apportée cette semaine au RPPRAC indiquant partager le constat qu’il existe ds écarts de prix avec l’hexagone. “L’INSEE évalue à 14% l’écart global du coût de la vie et de l’ordre de 40% en moyenne sur les produits alimentaires.
Mais il est très important de dire que de nombreuses enquêtes très approfondies ont été menées, notamment par l’autorité de la concurrence (dont personne ne peut remettre en cause l’indépendance) en 2009 et en 2019 et ont abouties aux conclusions que ces écarts ne venaient pas de marges excessives ou d’abus des acteurs locaux, mais bien de contraintes structurelles.
La taille de notre marché qui ne lui permet pas de produire tout ce dont il aurait besoin et l’éloignement géographique de nos sources d’approvisionnement sont les causes de ces écarts de prix de vente au consommateur. En Martinique, le coût d’acheminement d’un conteneur vide s’élève à plus de 5000 euros. Ces frais d’approches sont les mêmes quelle que soit la marchandise transportée. “
Reponse_Courrier_RPPRAC1Le député Jiovanny William appelle à une action commune
Dans un communiqué de presse, le député de la 1ère circonscription de Martinique, Jiovanny William appelle à une action commune entre le monde économique, les politiques et la population. En effet, la Martinique, tout comme de nombreux territoire dits d’Outre-mer, subit depuis bien longtemps, une violence économique qui provoque inéluctablement une fracture sociale et sociétale.
Alors que faire ? Quelles exigences devons-nous formuler envers nos politiques, notre gouvernement, le monde économique, et nous-mêmes ? Des solutions concrètes existent, et les acteurs économiques ont déjà formulé de nombreuses propositions. Ils proposent notamment un dispositif visant à réduire le prix des produits de première nécessité, en supprimant le fret et l’octroi de mer pour environ 2500 produits. Une action qui seraient directement répercutée sur les consommateurs, permettant de réduire de plus de 20% les prix des produits concernés. Les recettes perdues seraient compensées en augmentant les coûts sur des produits de luxe ou moins sensibles. Cette mesure, qui ne dépend pas uniquement des distributeurs, suppose de sortir du prix unique pour les conteneurs transportés par les compagnies maritimes et que les collectivités locales acceptent de revoir la ventilation de l’octroi de mer.
Mettons ces idées sur la table, avec la participation de la population. Les politiques, de leur côté, ont également exprimé des constats et des suggestions efficaces. Passons donc aux actes, il est plus que temps ! Il est temps que le monde économique et les politiques s’engagent clairement et sans démagogie dans un processus commun pour atteindre une baisse réelle des prix. Ces actions citoyennes de plus en plus nombreuses nous interpellent, nous, politiques en responsabilité.
C’est pourquoi il est impératif que cette rencontre ait lieu, et qu’elle se déroule en toute transparence, sans se faire dans l’ombre des Martiniquais. Les querelles personnelles n’intéressent personne. Cette rencontre ne peut être une simple “grande messe” comme l’observatoire des prix, des marges et des revenus, qui manque des moyens nécessaires et du format approprié pour appliquer des solutions concrètes sur le terrain.