C’est une grande première mondiale. Le Parlement réuni ce lundi en Congrès au Château de Versailles a inscrit explicitement dans la Constitution l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Avec ce vote, la France devient ainsi le premier pays au monde à entériner cette démarche, protégeant ainsi le droit à l’avortement en recul dans nombre de pays.
L’annonce des résultats du vote par la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, première femme à présider le Congrès, a causé une explosion de joie sur les fauteuils rouge vif de l’hémicycle et sur la place du Trocadéro à Paris, où plusieurs centaines de personnes s’étaient rassemblées pour visionner les débats sur écran géant, fumigènes et drapeaux à la main.
Pendant que plusieurs parlementaires entonnaient l’hymne des femmes dans l’hémicycle, la Tour Eiffel s’est mise à scintiller, affichant des messages féministes en plusieurs langues. Mme Braun-Pivet a fait part de sa « fierté pour toutes les femmes qui se sont battues » pour le droit à l’avortement.
Signe de la dimension planétaire de ce vote, le Vatican a vivement critiqué l’inscription de l’IVG dans la loi fondamentale française, arguant qu’il « ne peut y avoir de +droit+ à supprimer une vie humaine ». L’émotion a été au rendez-vous au château de Versailles, plusieurs parlementaires confiant leur exaltation devant ce moment rare dans une vie d’élu, au cinquantenaire du vote de la loi Veil ayant légalisé l’avortement en France en 1974.