En ce vendredi 17 mars 2023, nous apprenons que l’institut de formation aux métiers éducatifs sanitaires et sociaux (IFMES) situé au quartier Rivière l’Or à Saint-Joseph est en grande difficulté financière depuis quelques temps. Selon la direction de la structure, cette situation est due au non-versement des prestations de service au titre de l’année de fonctionnement 2022 par la CTM et le Fond Social Européen (FSE).
Conséquences, l’IFMES est donc menacé de fermeture. Si rien ne bouge, d’ici le 28 mars prochain, le centre de formation sera liquidé. En cas de liquidation judiciaire, les dommages collatéraux seront sans précédents :
- l’arrêt immédiat de tous les cursus : 7 filières (ASS, ES, EJE, ME, TISF, AES, CAFERUIS) soit 16 promotions,
- l’arrêt de toute l’activité professionnelle (salariés et formateurs intermittents),
- l’impossibilité de valider les examens et d’obtenir nos diplômes.

Pour rappel l’URASS-IFMES, existant depuis près de 50 ans, est le principal centre de formation de la Martinique à former les travailleurs sociaux.
Personnels et étudiants très inquiets
Au total, 360 étudiants, 15 salariés permanents, 100 formateurs intermittents sont directement concernés par cette situation. Aujourd’hui, ils sont tous très inquiets et espèrent tous une réaction de la CTM avant la date butoir du 28 mars, date à laquelle, un nouveau rendez-vous au tribunal est fixé pour sceller le sort de la structure.
D’ailleurs, une pétition en ligne a été mise en ligne du nom de « Aidez-nous à sauver l’URASS Martinique : Mobilisons-nous ». L’objectif de la pétition est de pouvoir faire bouger les choses et éviter une fermeture définitive. Au moment où nous écrivons cet article, la pétition recueille 1 530 signatures. (CLIQUEZ ICI POUR SIGNER LA PETITION)
Dans un communiqué de presse envoyé à la presse, le Kolektif URASS-IFMES indique que :
La majeure partie des étudiants considère comme une opportunité de rester sur son île où se trouvent leurs intérêts moraux. Bien souvent, leur réalité économique et sociale ne leur permet pas de disposer de moyens financiers pour envisager leurs études hors du territoire. Dans un contexte où les difficultés sociales ne cessent de croître, voire de s’aggraver, la place de ces derniers est plus qu’indéniable.
D’ailleurs, la crise sanitaire liée à la COVID-19 est venue démontrer et réaffirmer l’importance de ces professions qui n’ont eu de cesse d’être en première ligne et d’œuvrer au profit des familles en difficultés, des enfants en danger, des familles en situation de précarité, des personnes en situation de handicap ou d’exclusion.
Aujourd’hui, cette situation a un impact sur le moral de tous car au-delà de leur investissement depuis plusieurs années, les étudiants ont épuisé leurs économies et mis en suspend leur vie familiale et sociale pour obtenir leur diplôme. De surcroît, nombre d’entre eux n’ont toujours pas perçu la bourse sanitaire, allouée aux étudiants en travail social, conformément à la Loi du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales.
L’URASS l’organisme gestionnaire de l’IFMES est aussi menacé de fermeture. Cela inclut en effet l’IFMES mais également le SASLE (Service d’accompagnement Social et de Lutte contre l’Exclusion) et le Cap Emploi qui œuvre pour l’insertion professionnelle des travailleurs en situation de handicap.
Du côté de la CTM, elle indique que le dossier a été urgemment mis en instruction uau service des fonds européens. La CTM veillera au grain et accompagnera la structure, malgré sa fragilité dans son budget de fonctionnement. À suivre donc…