Le doute sur la dangerosité des déodorants contenant des sels d’aluminium se confirme encore un peu plus. Selon une nouvelle étude publiée dans le International Journal of Molecular Sciences et réalisée par deux chercheurs suisses, cette substance utilisée comme anti-transpirant induit dans les cellules de la glande mammaire des altérations marquées. Elles seraient similaires à celles que l’on retrouve dans la formation de certains cancers.
Pour en arriver à ces observations, Stefano Mandriota et André-Pascal Sappino, du laboratoire de cancérogenèse environnementale de la Fondation des Grangettes, en Suisse, ont exposé en laboratoire des cellules de hamster – animaux régulièrement utilisés pour tester des produits cosmétiques – à des sels d’aluminium. Ils ont remarqué que ces sels pénètrent dans les cellules et déstabilisent en plus la structure et le nombre des chromosomes. Ces modifications de l’ADN des cellules sont, soulignent les chercheurs, caractéristiques des tumeurs cancéreuses.
Selon l’étude, le risque est d’autant plus grave que les effets sur les gènes surviennent même avec une très faible quantité de sels d’aluminium. « Quand vous voyez des effets pareils à des concentrations qui sont très faibles, c’est inquiétant et cela justifie à mon avis l’interdiction », déclare Stefano Mandriota à franceinfo.
« Ces observations identifient pour la première fois un agent environnemental susceptible de rendre compte, au moins en partie, de l’inquiétante augmentation de l’incidence du cancer du sein dans nos populations », écrivent par ailleurs les auteurs de ces recherches dans un communiqué. En 2012 et 2016, les deux scientifiques avaient déjà attiré l’attention sur la dangerosité des sels d’aluminium à la suite de deux études menées en laboratoire, à la fois sur des cellules humaines et sur des souris.
Source : LCI