Tirs de mortiers, jets de projectiles, magasins pillés, forces de l’ordre et pompiers pris pour cible… La fête a rapidement tourné à l’émeute dans plusieurs villes françaises après la victoire du Paris Saint-Germain en Ligue des champions, ce week-end. Plus de 500 personnes ont été interpellées à travers le pays.
Dès ce lundi 2 juin, la 23e chambre correctionnelle du tribunal de Paris a jugé les premiers émeutiers. Quatre jeunes hommes âgés de 20 à 22 ans ont été condamnés à des peines allant de 2 à 8 mois de prison… avec sursis. Certains ont également écopé d’une amende et d’un stage de citoyenneté. Ces décisions judiciaires ont surpris, voire choqué, une partie de l’opinion.
C’est le cas du garde des Sceaux, Gérald Darmanin, qui a exprimé son mécontentement sur le réseau social X. Estimant que « ces peines ne sont plus à la hauteur de la violence que connaît notre pays », le ministre a appelé à une réforme en profondeur. Il souhaite notamment supprimer les aménagements de peine obligatoires et le sursis, pour instaurer des condamnations minimales obligatoires dès lors que la culpabilité est établie.
Pourtant, le tribunal a justifié sa décision en prenant en compte la situation personnelle des prévenus : tous vivent encore chez leurs parents, en banlieue parisienne, ont un emploi ou poursuivent des études, et ne possèdent pas ou peu de mentions à leur casier judiciaire. Des éléments qui, en l’état actuel du droit, ont pesé dans l’allégement des peines.
Le débat est relancé sur la sévérité ou non de la réponse pénale face aux violences urbaines. Tandis que certains appellent à la fermeté, d’autres rappellent l’importance de juger au cas par cas, en tenant compte du profil des mis en cause. Une ligne de fracture qui promet de nourrir le débat politique dans les semaines à venir.