La situation des finances publiques nationales pèse lourdement sur les collectivités territoriales. Endettement élevé de l’État, instabilité institutionnelle persistante et réduction des marges de manœuvre budgétaires fragilisent durablement l’autonomie financière locale. Aujourd’hui, plus d’un département sur deux se trouve en situation de déséquilibre structurel, conséquence de politiques nationales exigeantes socialement mais faiblement compensées financièrement.
La Martinique est particulièrement exposée à cette conjoncture. À ces contraintes nationales s’ajoutent des réalités territoriales fortes, l’insularité, les surcoûts structurels, le vieillissement de la population et un niveau de précarité élevé. Les dépenses de solidarité dépassent ainsi 400 millions d’euros, dans un contexte où les compensations de l’État restent largement insuffisantes pour répondre aux besoins du territoire.
Des marges de manœuvre limitées, une gestion assumée
Pour l’exercice 2026, plus de 95 % des dépenses de fonctionnement de la Collectivité Territoriale de Martinique sont contraintes, résultant d’obligations légales et d’engagements contractuels. Cette réalité réduit considérablement les capacités d’arbitrage budgétaire.
Face à cette situation, la CTM fait le choix d’une gestion responsable, rigoureuse et lucide. L’objectif est clair, préserver la crédibilité financière de la collectivité, maintenir sa capacité d’emprunt et sécuriser son avenir budgétaire. Ce positionnement constitue un véritable acte de résistance institutionnelle, à contre-courant de certaines dérives observées ailleurs, afin d’éviter une impasse financière durable.
L’investissement maintenu comme levier de développement
Malgré un contexte contraint, la Collectivité Territoriale de Martinique confirme sa volonté de maintenir un haut niveau d’investissement, considéré comme un levier essentiel de développement économique, de cohésion sociale et d’aménagement du territoire.
Le budget primitif 2026 prévoit ainsi 405,3 millions d’euros d’investissements sur le budget principal. Ces crédits sont prioritairement orientés vers des projets structurants touchant directement la vie quotidienne des Martiniquaises et des Martiniquais. Ils concernent notamment les infrastructures éducatives et routières, la culture et le patrimoine, le logement, la solidarité territoriale, la transition écologique, ainsi que la santé et la formation.
Un budget d’équilibre et de projection
Le budget primitif 2026 de la CTM n’est ni un budget de confort ni un budget d’attentisme. Il assume pleinement les contraintes actuelles tout en affirmant une ambition claire pour le territoire. La ligne politique est assumée, préserver aujourd’hui les équilibres financiers pour garantir demain la capacité d’agir, d’investir et de protéger durablement les Martiniquaises et les Martiniquais.
