C’était attendu depuis un moment, c’est désormais acté. La Poste ne proposera plus de timbre rouge. Le célèbre timbre sera supprimé le 1er janvier 2023. Les courriers acheminés avec un timbre vert, le plus utilisé aujourd’hui pour les envois du quotidien, seront distribués en trois jours au lieu de deux. Son prix restera inchangé, à 1,16 euro pour des envois jusqu’à 20 grammes.
Le timbre rouge, lui, sera remplacé par une « e-Lettre » dématérialisée : son prix sera de 1,49 euro contre 1,43 aujourd’hui pour le timbre, le nouveau tarif comprenant le prix de l’enveloppe et du papier, souligne La Poste dans un communiqué. Cette lettre sera à fournir et régler avant 20h sur le site internet du distributeur, avant qu’elle ne soit imprimée et distribuée le lendemain à la place de l’usager.
Un changement économiquement neutre selon l’institution:
Chaque foyer consacre en moyenne 37 € par an aux envois postaux, courrier et colis. Ce budget est en baisse constante : il était de 45 € en 2016 et de 38 € en 2021. L’impact de la nouvelle tarification de la lettre sur le budget des ménages sera faible voire nul, compte tenu de la baisse de la consommation de courrier. »
Changement d’époque
Le timbre rouge, qui permet d’envoyer un courrier en urgence et de s’assurer qu’il arrive à J+1, était de moins en moins utilisé. Les volumes avaient été divisés par 14 depuis 2008 et les lettres rouges ne constituaient que 300 000 des 7 milliards de plis expédiés.
L’utilisation de la Lettre rouge tend à disparaître ; les ménages envoyaient 45 Lettres prioritaires par an en 2010, seulement 5 en 2021″, appuie La Poste.
L’année passée sur France Inter, le patron de la société publique, Philippe Wahl, expliquait déjà « se poser la question du J+1 » face à l’essor du numérique.
Le groupe a déplacé son activité et sa rentabilité vers le colis, qui progresse d’année en année. En 2020, la lettre ne pesait plus que 17% du chiffre d’affaires de La Poste, contre quelque 40% en 2010. Elle se positionne désormais comme un acteur de la logistique, ambitionnant dans son plan stratégique pour la décennie de devenir « la première plateforme européenne du lien et des échanges ».