« Je ne comprends pas cette décision. Je la vis très très mal. Tout ce qui arrive est lunaire. Pour moi, je n’ai fait que mon travail, à savoir interviewer un homme politique en campagne électorale dans les Antilles, tête de liste de son parti aux prochaines élections européennes. Je m’inquiète pour la liberté de la presse. »
Ce sont les mots de la journaliste Barbara Olivier-Zandronis qui a été mise à l’écart par sa direction de la présentation du journal de 13 heures d’RCI Guadeloupe. En cause, son interview du président du Rassemblement national, Jordan Bardella, vendredi 8 décembre dans les studios de la radio. Elle s’est exprimée pour la première fois chez nos confrères de Arrêt sur Images.
Suite à cette décision, confirmée par communiqué de presse, de nombreux messages de soutien ont été publiés sur les réseaux sociaux. Des internautes et politiques ont indiqué ne pas comprendre cette mise à l’écart de la journaliste. Pour la CTM et son président du conseil exécutif Serge Letchimy, « RCI se doit de restituer à Barbara Olivier Zandronis son honneur et sa dignité ». Les médias et politiques nationaux se sont emparés de ce sujet.
« Barbara Olivier Zandronis, journaliste brillante de RCI, a eu l’audace de mettre en lumière cette déshumanisation avec une force remarquable. Cette citation du grand journaliste George Orwell, me parle particulièrement : « Dans une époque de tromperie universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire ». C’est précisément ce qu’a fait Barbara Olivier Zandronis. Il est inacceptable que les journalistes antillais soient réduits à se soumettre ou à promouvoir sans critique le Rassemblement National. Le paysage médiatique actuel, empreint de complaisance et de dédiabolisation envers ce parti, est une menace pour l’intégrité journalistique et un péril pour une démocratie. Je condamne avec véhémence la décision de RCI, de marginaliser cette journaliste qui n’a fait que son devoir. (Serge Letchimy, président du Conseil Exécutif de la CTM).