L’OMS a parlé lundi d’une situation « plus que déchirante ». En Inde, l’épidémie de coronavirus, hors de contrôle, continue de faire des ravages. Épicentre de la pandémie depuis plusieurs jours avec un variant « indien » encore mal identifié, le pays le plus peuplé de la planète après la Chine (près d’1,4 milliard d’habitants) enregistre quotidiennement ou presque de nouveaux records. Derniers en date lundi, avec un record mondial de 352.991 nouvelles contaminations et un record national de 2.812 décès.
Derrière les États-Unis, le Brésil et le Mexique, l’Inde est aujourd’hui le quatrième pays le plus endeuillé au monde, avec plus de 192.000 morts. Mais le bilan officiel pourrait bien être en deçà du compte. De nombreux crématoriums et cimetières affirment que les chiffres des décès dus au virus sont loin de correspondre à la réalité, compte tenu de l’afflux de corps qu’ils voient défiler.
Ces derniers temps, les crématoriums ne connaissent pas de trêve. « Nous commençons au lever du soleil et les crémations se poursuivent au-delà de minuit », a déclaré à l’AFP Sanjay, un prêtre administrant les derniers sacrements dans un crématorium de New Delhi. La capitale est, avec la région du Cachemire indien, l’agglomération la plus touchée. Dans certains établissements, le bois pour les bûchers commence à manquer. Par endroits, les corps sont brûlés sur des parkings, faute de place.
Alors que les hôpitaux manquent de tout, l’aide internationale s’organise. Une première cargaison d’aide médicale britannique, contenant notamment 100 ventilateurs et 95 concentrateurs d’oxygène, a atterri mardi à Delhi. D’autres suivront dans la semaine. D’ici à la fin de semaine, la France aura envoyé huit unités de production d’oxygène et des conteneurs d’oxygène permettant d’alimenter jusqu’à 10.000 patients sur une journée, ainsi que du matériel médical spécialisé comme des respirateurs. Le Canada a annoncé de son côté qu’il débloquait une aide de 10 millions de dollars canadiens (6,7 millions d’euros) qui sera versée directement à la Croix-Rouge indienne. Les États-Unis se sont eux engagés à envoyer des composants pour la production de vaccins, des équipements de protection, des tests à diagnostic rapide, ou encore des respirateurs.