Mercredi dernier, une audition des plaignants avait lieu au sujet du dossier de l’empoisonnement à la chlordécone, soit près de 15 ans après la première plainte. Les juges d’instruction ont suggéré un « non-lieu ». En effet, ils ont laissé entendre qu’il y aurait de fortes probabilités que l’affaire se solde par un non-lieu. Si c’était le cas, il n’y aurait pas de procès concernant ce dossier sensible. En cause, la disparition de pièces du dossier et le délai de prescription des faits qui ont été évoqués.
Cette annonce a suscité surprise et colère. Depuis, les politiques se mobilisent à l’image du président du conseil exécutif de la collectivité territoriale de Martinique (CTM) Alfred Marie-Jeanne. Ce dernier a écrit un courrier à Emmanuel Macron, président de la République. Une copie du courrier a été adressée à Stanislas Cazelles, préfet de la Martinique et Ary Chalus Président du Conseil Régional de Guadeloupe.
J’ai appris avec stupeur que la procédure mise en place depuis 15 ans, pour empoisonnement à la chlordécone, dépaysée à Paris, fait l’objet d’une manipulation inadmissible et voire même d’une déni de justice inacceptableLes Martiniquais en grande partie, touchés dans leur intégrité physique ont besoin de vérité et de justice dans cette affaire. Ils ont le sentiment d’avoir été trahis par l’Etat et abandonnés par ceux-là même qui auraient dû les défendre. Devant de tels faits scandaleux, il m’appartient de vous alerter.Monsieur le Président, il m’apparait que votre intervention s’impose en tant que Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, pour prendre toutes les dispositions nécessaires pour que les Martiniquais et les Guadeloupéens reçoivent, dans cette affaire, un traitement équitable, le soutien de l’Etat et une réponse proportionnée aux préjudices subis.Je suis très attaché au respect et à la dignité de nos concitoyens, en tout temps et en tous lieux et je serai attentif aux suites que vous entendrez donner à ma requête.