Des affrontements ont eu lieu, hier après-midi au centre-ville de Fort-de-France entre forces de l’ordre et militants venus soutenir deux d’entre eux placés en garde à vue. Des incidents qui ont duré jusqu’à tard dans la nuit avec deux statues situées sur la Savane de Fort-de-France qui ont été incendiées.
Ce vendredi 17 juillet 2020, Jean-Philippe Nilor député de Martinique et Marcellin Nadeau maire du Prêcheur de Péyi-A ont adressé un courrier à Stanislas Cazelles, Préfet de la Martinique.
Monsieur le Préfet,
Face au brusque déferlement de violences policières que la Martinique a subi hier après-midi, jeudi 16 juillet 2020, dans le centre de Fort de France, nous tenons à vous interpeller. En effet, au delà de notre légitime émotion, nous nous posons de nombreuses questions qui ne sauraient rester sans réponses de votre part. Comment expliquer ces arrestations excessivement musclées de militants « activistes » dans un contexte de relatif apaisement ?
Les martiniquaises et les martiniquais étaient jusque là surtout préoccupé-e-s par les conséquences de la crise sanitaire que nous subissons depuis plusieurs mois ainsi que par le retour de la violence armée qui endeuille nos familles au quotidien sans émotion ni mobilisation particulière des forces de l’État. Comment comprendre cette provocation d’un policier censé assurer le maintien de l’ordre et qui paradoxalement a été à l’origine de cette accélération de la violence ?
Comment accepter de voir des forces de l’ordre commettre l’irréparable en s’en prenant sans ménagement et sans respect à notre tambour martiniquais, symbole de la résistance et de l’unité de notre peuple ? Et surtout, comment expliquer la brutalité avec laquelle les forces de police et de gendarmerie se sont déchaînées sur des manifestants, entraînant de graves blessures chez certain-e-s d’entre eux (elles) ? Brutalité aggravée par d’inadmissibles insultes (dont certaines à caractère raciste) qui auraient été proférées à leur encontre par certains membres de ces forces de l’ordre. En tant qu’élus martiniquais, nous attendons du représentant de l’État que vous êtes de claires explications, car nous ne saurions accepter l’inacceptable.
Dans l’attente, veuillez agréer, Monsieur le Préfet, nos salutations.